BigrementBon - Des recettes de cuisine sans pépin
« Savoir cuisiner, c'est aimer cuisiner ». Mais paradoxalement, je voudrais dire que ce site ne prétend pas être un site de recettes.
Ainsi, il me semble logique et – nécessaire – que vous, qui vous essayez à une nouvelle recette, vous ne la réussissiez pas parfaitement. Cependant cette recette vous allez l'améliorer, dans le sens propre de son goût, à chaque nouvelle occasion.
Il faut dire aussi qu'il a trop de recettes... Un filet de sole à la crème « Chose » devient le filet de sole « Machin » si vous ajoutez une pincée de safran, et le filet de sole « Truc » si vous retranchez un milligramme de noix de muscade. Qu'importe cela. L'utile est que vous sachiez cuisiner le « filet de sole à la crème ».
Mieux qu'un site de recettes, ce que j'ai cherché à présenter ici c'est un guide. C'est un aide-mémoire. Au milieu d'anecdotes qui vous feront sourire et de conseils pratiques qui peuvent vous être utiles, les recettes que vous y trouverez doivent être le départ sur lequel vous broderez selon votre temps, votre humeur, vos moyens et bien entendu votre imagination.
« Tiens, c'est vrai, je n'avais pas songé que l'on pouvait accommoder le filet de sole avec une purée d'oseille ».
Actuellement le site tourne autour de 10 axes :
- BigrementBon en ABC, l'axe principal avec ses recettes classées par ordre alphabétique.
- BigrementSaucé, recettes axées sur les sauces qu'elles soient salées ou sucrées.
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- BigrementRenversant : Ingrédients ordinaires, usages extraordinaires.
- BigrementAncien, recettes tirées du Moyen Age qui allient originalité... et santé.
- BigrementATable : Un aliment, une histoire.
Ce site est interactif. En effet, sous chaque article quelque que soit l'axe consulté, une Réaction est possible. Et aussi, une de vos recettes que vous aimeriez voir apparaître sur BigrementBon, pas de problème, cliquez sur Postez une recette.
Soyez « culinairement » curieux.
La dernière recette
A la fois soupe, viandes et légumes, le pot-au-feu est un repas complet. En 1792, en « passant par la Lorraine », Goethe assista à la confection de ce plat traditionnel : « Le boeuf était déjà presque cuit lorsqu'on mit dans la marmite des carottes, des navets, des poireaux, des choux et des autres légumes. La servante remplit de petites tranches de bon pain les assiettes et les bols disposés sur la table. Puis elle versa le bouillon de la marmite et nous engagea à en manger. Les légumes et la viande complétèrent ce diner si simple et dont tout le monde paraissait se trouver heureux ».
La recette du pot-au-feu n'a pas beaucoup changé en plus de 2 siècles ! A noter néanmoins que presque tout est permis, et ne sont pas hérétiques ceux qui, en plus du collier, des basses côtes ou de la poitrine croient bon de mettre au pot saucisse ou jarret de veau ou même morceau de poule...
« Le pot-au-feu du peuple, base des empires », disait Mirabeau. Mais que voulait-il dire par là ? Qu'un peuple qui mange à sa faim aspire à la conquête ? Et bien, franchement, cela se discute !
Ingrédients (pour 6 personnes) :
- 1 saucisse de Morteau
- 1 saucisse de Montbéliard
- 1 petit jambonneau fumé
- 150 g de lard fumé
- 1 oignon
- 2 clous de girofle
- 6 carottes de taille moyenne
- 3 navets
- 2 blancs de poireaux de petite taille
- 1 petit chou blanc
- 6 pommes de terre à chair ferme de taille moyenne
- 1 bouquet garni
- Sel - Poivre
- Raifort* et Pain
Technique :
1. Couvrir les viandes d'eau froide, porter à ébullition, égoutter et réserver.
2. Eplucher l'oignon, le couper en 2, piquer chaque moitié d'un clou de girofle.
3. Eplucher et laver les carottes, les navets, les poireaux et les pommes de terre.
4. Couper le chou blanc en 4, le faire blanchir 3 minutes dans de l'eau bouillante ceci pour lui faire perdre une partie de son goût âcre ; le rafraichir.
5. Dans un faitout, y déposer les viandes sauf les saucisses, les demi-oignons et le bouquet garni ; recouvrir d'eau froide, porter à ébullition et laisser cuire pendant 45 minutes.
6. Ajouter les carottes et les navets ; poursuivre la cuisson durant 20 minutes.
7. Ajouter la saucisse de Morteau et la saucisse de Montbéliard, les poireaux, les quartiers de chou et les pommes de terre ; saler, poivrer ; poursuivre la cuisson pendant 30 minutes.
8. Sortir les viandes pour les détailler sur une planche à découper ; remettre les viandes dans le bouillon et servir ensemble avec les légumes.
9. Accompagner le pot-au-feu de raifort et de pain grillé.
*raifort : La racine de raifort doit être consommé crue et râpée à la minute. Elle ne supporte pas la cuisson qui ferait disparaître tout de son intérêt, à savoir sa saveur piquante et poivrée si spéciale.
Le dernier article
La roquette. Sexe et luxure
Liée au sexe et à la luxure, la roquette n'a jamais renié ses « valeurs », donnant au fil des siècles du fil à retordre aux gardiens de la morale. Ainsi, dans l'Antiquité, elle était consacrée à Priape, dieu des jardins, de la fécondité et de la reproduction dont l'emblème était le phallus. On plantait la roquette au pied de la statue et on recommandait aux maris « paresseux » de consommer ses feuilles crues et ses graines. Au Moyen Age, pas question pour les moines de récolter ou de consommer cette plante diabolique qui prédisposait aux péchés de la chair et à la fornication. Au 12e siècle, sainte Hildegarde de Bingen, célèbre abbesse bénédictine de Rhénanie, l'avait interdite à ses soeurs. Il faudra attendre la fin du 15e siècle, avec la Renaissance italienne, pour que l'Eglise lui lâche la bride, grâce au cardinal Platina (1421-1481) qui, sous le pontificat de Sixte IV, avait recommandé d'ajouter de la roquette dans les salades « pour que la ferveur se mêle à la froideur ». Si le Vatican était d'accord, tout était permis, et cette petite salade qui n'avait jamais cessé de pousser en dépit des interdits a gagné l'ensemble du continent.
On a d'abord connu le goût pointu de celle d'Italie, où elle est servie seule, sans autres feuilles, avec quelques copeaux de parmesan et de l'huile d'olive. Celle de Nice préfère le mesclun à la solitude et ses saveurs sont plus ensoleillées, moins insolentes. Et puis il y a les autres, désormais cultivées en maraîchage et fauchées à la machine.
La roquette est le dernier succès sur les tables parisiennes après la sucrine. On la jette sur la pizza ou sur le risotto au dernier moment pour qu'elle ne se fane pas trop à la chaleur. C'est beau, c'est joli, c'est sexy !