Parmentier de cabillaud et chou-rouge

Remettons les choses au point ! Parmentier ne fut pas « l'inventeur » de la pomme de terre ; en revanche, il en préconisa la culture après la grande disette qui avait affamé la France en 1769. Pourtant, il y avait déjà belle lurette que ce précieux tubercule faisait les délices des solides appétits autrichiens et allemands !
Et Parmentier qui était pharmacien en connaissait toutes les qualités. Il écrivit un « Examen chimique des pommes de terre » en 1773 mais, à cette époque, bien peu de paysans savaient lire et les « grands » ne s'occupaient guère des cultures. Alors Parmentier intéressa Turgot (homme politique et économiste français) et obtint la protection de Louis XVI qui parut un jour à la cour avec... une fleur de pomme de terre à la boutonnière ! La pomme de terre était ainsi lancée dans le tout Versailles. Parmentier entreprit de convaincre le peuple. Il planta cette « plante nouvelle » dans la plaine des Sablons, aux portes de Paris, et l'on raconte qu'il fit garder ses champs par la police royale... afin d'encourager les Parisiens à venir voler quelques exemplaires de ces précieuses cultures ! Ce qui ne manqua pas d'arriver et ce fut une belle expérience publicitaire.
Parmentier a laissé son nom à de nombreux plats à base de pommes de terre. La verve populaire en a fait ce « bon Monsieur Parmentier » et, au fil des siècles, cet aspect bonhomme a quelque peu effacé la vraie personnalité d'un des plus brillants esprits du Siècle des Lumières. Ainsi, afin de ne plus voir l'ombre de la famine planer sur les malheureux, Parmentier se spécialisa dans les problèmes alimentaires. Il proposa le remplacement du sucre de canne, toujours très cher et dont les importations restaient aléatoires du fait de guerres continuelles, par un sucre extrait du raisin ; il apporta des perfectionnements dans les techniques de la meunerie et de la boulangerie ; il s'intéressa à la diététique et à la médecine préventive. Inspecteur général de la Santé, sous le premier Empire, il imposa la vaccination contre la variole. Jusqu'à la fin de sa vie, il a cherché les moyens de stocker la viande et les produits laitiers et a même envisagé la conservation par le froid. Ce fut donc un homme très en avance sur son temps.

  

Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 1 kg de filets de cabillaud ou de poissons à chair blanche
- 1/2 chou-rouge
- 3 oignons
- 1 c. à s. de cassonade (sucre roux)
- 1 feuille de laurier
- 1/2 verre de vinaigre de cidre ou de vinaigre balsamique
- Le jus de 1/2 citron
- 3 c. à s. d'huile d'olive
- Sel - Poivre
Pour la purée :
- 5 à 6 pommes de terre
- 10 cl de crème liquide
- 10 cl de lait
- 20 g de beurre
- Sel - Poivre

Technique :
1. Emincer finement le chou-rouge ; éplucher, émincer et faire revenir les oignons dans une cuillère à soupe d'huile ; ajouter le sucre et poursuivre la cuisson jusqu'à obtention d'un début de caramel ; ajouter le chou, la feuille de laurier et le vinaigre ; couvrir et laisser mijoter 1 heure ; saler et poivrer.
2. Préparer la purée : éplucher, laver, couper, cuire les pommes de terre 20 minutes à l'eau bouillante salée; égoutter, sécher et écraser grossièrement ; ajouter la crème, le lait et le beurre ; saler et poivrer ; réserver.
3. Disposer les filets de poisson dans un plat à gratin, les arroser d'huile d'olive restante et du jus de citron, saler et poivrer ; enfourner à 180°C (th 6) pour 20 minutes ; l'effilocher.
4. Dans un plat à gratin ou dans des ramequins individuels beurrés, alterner une couche de purée de pommes de terre, une couche de chou-rouge, une couche de poisson ; enfourner à 180°C (th 6) pour 15 minutes.


Parmentier de cabillaud et chou-rouge


Date de création : 15/12/2014 07:03
Catégorie : - Parmentier
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