* C'est un terme très répandu dans le bassin méditerranéen à l'heure de l'apéritif.
Le pastaga est le nom donné familièrement aux boissons alcoolisées composées d'anis, et plus particulièrement au pastis.

La première guerre mondiale sonne le glas de l'absinthe et avec elle le déclin des industriels de l'absinthe dont un certain Félix Pernod. Accusée de rendre fou, l'absinthe ou « la fée verte des boulevards » comme la surnommait la bourgeoisie des années 1850, est interdite en 1915 ainsi que toutes les boissons titrant à plus de 16 degrés.
Mais les Français ne sont pas de cet avis. Les habitudes sont là, notamment autour de Marseille, de consommer des boissons anisées mélangées à l'eau. En 1920, pressée par la population, le gouvernement décide donc d'autoriser les boissons anisées hors absinthe, jusqu'à 30 degrés d'alcool.
Félix Pernod, l'initiateur de l'absinthe en France en profite alors pour sortir son « Pernod », une boisson élaboré à partir d'anis étoilé, de fenouil et de plantes aromatiques comme la coriandre et la menthe. Par contre, elle ne contient que très peu de réglisse, ce qui la distingue des pastis. Félix Pernod ne portera d'ailleurs pas l'appellation « pastis » sur ses bouteilles.

A la fin des années 1920, Paul Ricard un jeune commercial de 23 ans, fils d'un négociant en vin, commercialise à son nom une boisson alcoolisée aromatisée à l'anis et à la réglisse. Bravant les autorités, Paul Ricard distribue largement cet alcool interdit à 40° qui somme toute est un dérivé de l'absinthe. Il est constamment mis à l'amende par les autorités de police et de douane. Il finira par obtenir, par décret en 1932, l'autorisation d'exploitation. Par la suite, il ira même jusqu'à obtenir l'autorisation de commercialisé tous les anisés à 45°. Les amendes sont donc transformées en taxes. Sa recette tombant dans le domaine public, il nommera sa boisson « Pastis », du provençal « pastisson » et de l'italien « pasticchio », synonyme de mélange, d'amalgame. Le pastis est officiellement né. Le succès est fulgurant. Question pub, l'homme sait y faire et très vite ses ventes de « Pastis » dépassent rapidement celles du « Pernod ».

Mais voilà, durant la seconde guerre mondiale, les alcools au-dessus de 16° sont à nouveau interdits. Une prohibition qui ne sera abrogée qu'en 1949. A partir de là, la guerre est engagée entre les deux producteurs. Chacun rivalise d'ingéniosité. Bien que Félix Pernod ait revu et relancé sa recette en 1951 sous le nom de « Pastis 51 » Paul Ricard creuse l'écart et s'impose comme leader du marché, conduisant ainsi à la fusion, en 1975, des deux concurrents. Le groupe Pernod Ricard domine désormais le marché mondial avec les marques « Pastis 51 et Ricard ».